jeudi 25 janvier 2007

Les manoeuvres de l'UMP au sein des Hauts-de-Seine

Il ne fait pas bon vivre d'être député UDF tout en étant dans le département de M. Sarkozy. Il faut dire que la situation politique est des plus complexes : l'électorat UDF et UMP est assez proche, et il arrive qu'un député UDF obtienne son mandat grâce au soutient du camp UMP. Il arrive également que la situation dans sa ville le mette dans une situation suffisamment embarrassante pour son avenir s'il souhaite rester dans sa famille centriste. Le député UDF peut donc décider de retourner sa veste en annonçant du bien du président du parti adverse si les promesses de celui-ci méritent le coup, comme par exemple de ne pas avoir une pointure face à lui lors des prochaines législatives.

C'est ce qui s'est passé pour Pierre-Christophe Baguet après avoir annoncé lors d'une interview avec Le Figaro : "Je soutiendrai la candidature de Nicolas Sarkozy. Je considère qu'il est le candidat du renouveau." Et de préciser : "D'un côté je pose à François Bayrou des questions sur la stratégie sans avoir de réponses. De l'autre Nicolas Sarkozy a un positionnement clair et il démontre sa volonté d'ouverture." Pour moi la stratégie de François Bayrou a toujours été très claire, pour peu qu'on pense autrement qu'en binaire. Les raisons en sont bien évidemment toutes autres.

Dont la législature. Peut-être la mairie de Boulogne.

Les réactions à l'UDF ne se sont pas fait attendre et c'est l'expulsion qui a été prononcée. Alors que tout le monde s'en est étonné, ce n'est venu à l'esprit de personne que l'expulsion est entièrement normale et aurait été identique dans les autres partis.

C'est donc sans surprise que j'ai appris l'investiture UMP de Baguet sur Boulogne, en lisant l'article du journal le Monde : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-859015@51-825418,0.html

On notera le ton bienveillant du journaliste (Philippe Ridet) vis-à-vis de l'UMP.

La prochaine étape UMP pour le massacre de l'UDF dans le 92 sera André Santini, député-maire d'Issy-les-Moulineaux. Avec un préfet nommé par Sarkozy, Sarkozy comme président du Conseil Général, l'énorme majorité UMP dans les autres instances, on peut comprendre qu'au moindre faux pas il se fera "snipper" (tirer à vue). Donc son seul moyen de s'en tirer est de faire resusciter l'ancien PSD, le Parti Social Démocrate dont il a été le président, en provoquant une siscion au sein de l'UDF.

Son équation est la suivante : si Bayrou progresse et rentre en position de force contre Sarkozy au point de gagner, il restera à l'UDF. Autant le préciser tout de suite, il n'y croit pas. Si en revanche Sarkozy remporte l'élection Présidentielle, le PSD lui apportera son soutien et Santini continuera à régner dans le sud des Hauts-de-Seine, sans aucun remord après avoir retourné sa veste à Bayrou. Je ne connais pas les conséquences, mais j'imagine qu'elles seront suffisamment handicapantes que l'UMP s'y intéresse.

On sait que Devedjian souhaite la mort de l'UDF et qu'il n'est pas le seul. Une bonne partie de l'équipe Sarkozy le souhaite aussi. Ce sont eux qui conseillent le candidat UMP sur la marche à suivre. L'UMP a voulu la mort de l'UDF en 2002 et leur plan n'a pas réussi. Aujourd'hui, l'UDF est en train de renaître de ses cendres comme l'attestent les sondages (bien qu'il ne faut pas trop s'y fier pour le 1er tour).

Si le parti de François Bayrou n'est pas mort en France, ils feront leur maximum pour qu'il le soit dans les Hauts-de-Seine.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Malgré les manœuvres de ceux qui prônent le bipartisme et le status quo "pour le bien des citoyens" l'UDF est plus vivante que jamais. On peut tenter d'écraser un candidat sous le poids d'une inhumaine machine médiatique, mais on ne peut pas décourager des militants qui sont comme l'eau, insaisissables et au contact du terrain. Les citoyens qui voient les militants de l'UDF aller à leur rencontre ne s'y trompent pas : le dialogue constructif est de loin préférable à la propagande centraliste et monolithique véhiculée à travers un appareil de parti tout entier inféodé à son chef. A l'UDF "Le Parti Libre" n'est pas un vain slogan.

bernasco a dit…

Je viens d'aherer à l'UDF car justement le discourt que tiens Bayrou est réaliste il faut prendre des hommes politiques qui sont bon à droite et à gauche.Les députés qui ne pensent qu' à leurs réelections font un trés mauvais calcule car lUDF présentera un candidat et je ne pense pas que l'UMP enlévera ses candidats surtout s'ils perdent les présidentielles

Anonyme a dit…

Bonjour, Il est clair que ce cher André doit avoir en tête une compensation gracieuse à son soutien en faveur de NS. Ca aura comme avantage de ne laisser autour de Bayrou que des personnes de conviction qui ne roulent pas QUE pour leur mandat mais pour un projet et une troisième force politique dans ce pays.

Car peut on encore imaginer que le bi-partisme soit salutaire pour une démocratie moderne ? En effet le jeu des chaises musicales lors des élections successives permet de ce garantir une réélection, tant les français on pour habitude de voter contre le gouvernement en place.

Ce qu’il font d’ailleurs a juste titre puisque nos homme politiques sont d’une nullitée affligeante si l’on regarde autour de soi l’état de notre pays. Mon propos consiste a rappeler que le bi-partisme enlève toute notion de vote sanction pour le pouvoir en place puisque ce dernier est sur de récupérer sa "mise" à l’election suivant celle son éviction.

Par conséquent, il est urgent de soutenir toute force démocratique (et l’UDF en fait partie à mon sens) qui puisse troubler le sentiment répandu dans les médias, que les jeux démocratiques sont déja faits. Les français voient bien que cette alternance qu’on nous faire subir depuis tant d’année, est le fond de commerce d’une caste dirigeante qui refuse de lacher le pouvoir malgrès ses echecs successifs a nous gouverner. Ils nous reste encore nos bulletins de vote pour leurs dire clairement que ce sont eux qui se trompent cette fois ci.

Spezialitaten aus Frankreich a dit…

Bof !

Sarko a tout simplment promis le fauteuil de président du CG92 à Santini.

NANTERE vaut bien une messe !