lundi 2 avril 2007

Revue de presse : François Bayrou tente de reprendre la main en éclipsant l'Ena

Sur le site de l'Express :

François Bayrou a tenté de reprendre la main dans la campagne électorale en prônant, au coeur de sa tournée antillaise, le remplacement de l'Ecole nationale d'administration (Ena) par une grande école des services publics.

"J'ai décidé de proposer une réforme en profondeur de l'Etat qui commencera par la suppression de l'Ena et son remplacement par une école de haut niveau, une Ecole des services publics", a déclaré le candidat de l'UDF à la présidentielle à la presse en Martinique, au troisième et dernier jour d'une tournée qui l'a également conduit en Guyane et en Guadeloupe.

"Symboliquement, j'ai pris le sommet pour faire sauter le bouchon de champagne", a-t-il expliqué plus tard lors d'une conférence de presse à l'aéroport de Pointe-à-Pitre.

A trois semaines du premier tour, au coeur d'une campagne plus "dure" qu'il ne l'avait imaginé, le député centriste a tenté de donner un nouveau souffle à sa campagne en s'attaquant à l'un des symboles de l'élite française.

"Je veux que les responsables futurs des services publics de la France sachent comprendre les citoyens, les entendre et leur apporter des réponses", a dit l'élu béarnais, qui n'est pas passé par l'Ena, pas plus que le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy, mais où la socialiste Ségolène Royal a étudié.

Cette idée ne figurait pas jusqu'ici dans son programme, mais elle sera dans sa profession de foi, a-t-il précisé.

Prenant exemple sur l'Allemagne, "un pays où on peut commencer ouvrier et finir PDG", le pourfendeur du clivage droite-gauche a plaidé pour une société où "on peut entrer par le bas et ressortir par le haut".

PROGRAMME D'ACTION

Le remplacement de l'Ena serait l'un des volets de la réforme de l'Etat que François Bayrou souhaite conduire s'il accède à l'Elysée, et dont il détaillera le contenu lors d'une conférence de presse mardi à Paris.

Il devrait aussi présenter à cette occasion son "programme d'action", document de 20 pages qui sera diffusé à 10 millions d'exemplaires par 4.500 "relais" du parti centriste dans tout le pays d'ici au 22 avril.

C'est à Cayenne que François Bayrou a annoncé que son clip de campagne serait signé par Pascal Thomas, le réalisateur de "La Dilettante", et que sa photographie officielle était l'oeuvre de Jean-Marie Perrier.

Face aux attaques dont il s'estime victime de la part du Parti socialiste, de l'UMP et d'une partie de la presse "de la pensée unique", François Bayrou a dit son souhait d'aller jusqu'au bout de ses convictions.

"La campagne est dure, plus dure que je ne l'aurais jamais imaginé", a-t-il déclaré à Fort-de-France.

"Il y a contre moi une collusion de forces politiques et autres qui est extrêmement rude, c'est le moment de prendre des décisions et des orientations. J'ai décidé de ne rien céder, j'ai décidé d'aller au contraire au bout de ce que je crois de la situation de la France", a ajouté le candidat centriste.

C'est à 7.000 kilomètres de Paris que l'élu centriste a appris le ralliement à Nicolas Sarkozy du seul ministre UDF du gouvernement, Gilles de Robien. "Je trouve que c'est très bien", a dit François Bayrou, car "ça clarifie les choses".

L'élu centriste a reçu entre-temps le soutien du président du Mouvement écologiste indépendant, Antoine Waechter, qui avait obtenu 3,88% des voix lors de la présidentielle de 1988.

Le député centriste n'a annoncé aucune proposition nouvelle pour l'Outre-Mer, si ce n'est la constitution d'un groupe de réflexion sur les autochtones de Guyane, qu'il a rencontrés samedi à Cayenne.

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